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Avis : Atelier Marie Remake

Avec tous ces Atelier qui se suivent, on n’aurai pas s’imaginer que Gust finisse par nous proposer un Remake d’un titre ancien de la série. On s’attendait plus à l’ouverture d’un nouvel Atelier ou bien une sorte de Best Of où l’on aurait retrouvé quelques alchimistes mythiques.

Je suis donc très heureux de retrouver Marlone, alias Marie, découvert en décembre 1997 sur Sega Saturn (le jeu est paru sur Playstation le 23 mai de la même année), pour une aventure toute mignonne et choupi, loin, très loin des épisodes façon Ryza.

Je parle de Ryza, car étant le dernier Atelier paru, il reste de toute évidence le mètre étalon de la série, quant à son gameplay et son rythme.
Découvrir Atelier Marie, c’est redécouvrir la licence et surtout comprendre comment tout a pu commencer, avec un système et une vision bien différente de ce qu’est Atelier aujourd’hui.

Dans Atelier Marie Remake, vous jouez donc le rôle de Marlone, une jeune étudiante en alchimie pas vraiment douée et plutôt maladroite, mais déterminée à y arriver. Vous étudiez au sein de la prestigieuse académie de Salburg. Vous allez comprendre (malgré l’absence du français en sous-titre) que vous êtes la pire élève que l’école n’ait jamais connue. Ne riez pas, toute la trame est basée sur ce fait. Heureusement, l’une de vos professeures croit dur comme fer en vous et malgré un gros ratage à l’examen, vous propose une seconde chance. Évidemment, il y a une contre-partie. Marie prend possession d’un atelier et doit sous cinq ans (ça parait loin) livrer à l’académie une création qui fermera les bouches de vos détracteurs.
Et pour y arriver, il ne va pas falloir chômer.

L’aventure de notre apprentie alchimiste se focalise sur sa ville natale, mais aussi sur ses alentours : des lieux pas vraiment Free Hugs si vous voyez ce que je veux dire. Cependant, tout l’univers reste coloré et comme on le connaît habituellement concernant la licence de Gust, l’humour est bel et bien présent. Au sujet des câlins, rassurez-vous, vous en recevrez avec tous les amis que vous allez vous faire aux fils des jours qui s’écoulent (rapidement).
De nature, le titre se veut calme et doux. Atelier Marie est un jeu simple et apporte toujours le sourire. C’est clairement un bon point qui le différencie des dernières productions Atelier bien plus sérieuses.

On ne peut pas dire ici qu’Atelier Marie casse les codes, puisque c’est lui qui les a posées. Et pourtant, cet épisode de 1997 est bien loin de ce qui est proposé en 2022.
Beaucoup de changements ont été apportés depuis l’épisode numéro un et on s’aperçoit ici dans ce Remake, que c’est la simplicité qui prime et néanmoins c’est bien ce qui rend attirant l’expérience. Atelier Ryza est-il devenu trop complexe ? C’est ce que laisserait entendre l’aventure en compagnie de Marlone.

Ryza, pour ne citer que lui, impose une ligne conductrice précise sur laquelle il est assez difficile de s’écarter puisque ce sont les quêtes principales qui dictent le déroulement de l’histoire. Atelier Marie joue, je dirai, sur un système totalement à l’opposé avec lequel vous libre de tout. Vous connaissez la fin, à vous de vous débrouiller pour y arriver. J’avoue qu’au début, c’est assez perturbant, car à part voir les jours qui défilent, on ne sait pas trop comment faire.
La curiosité nous est imposée et c’est en découvrant une mission ou en écoutant une rumeur à la taverne que tout va se débloquer naturellement… Enfin, si vous en avez envie. Mais l’ensemble reste un cercle vertueux. Vous découvrez une zone ou bien un recueil de recettes et de nouvelles possibilités s’offrent à vous (avec notamment des zones de récoltes, ayant de nouveaux ingrédients), ce qui vous permet de créer de nouveaux objets ou soins, qui à leur tour vous ouvriront de nouvelles possibilités. Les missions ou les requêtes des PNJ ou amis sont au final simplement là comme des activités disponibles.
Atelier Marie laisse le joueur libre d’avancer dans le scénario en cinq années ou bien de vagabonder grâce à un mode infini sans l’épée de Damoclès du temps qui passe sur le haut de la tête.

Et ce temps qui passe va vous faire couler pas mal de gouttes de sueur. À le voir défiler pour un rien, on se demande quand arrivera le moment où il sera trop tard pour faire ce qui nous est demandé. Si Salburg sert de hub central et où le temps ne s’écoule pas, partout ailleurs et même dans votre tanière/magasin tout vous coûte un jour sur le calendrier. Un système, comme dit plus haut, qui met la pression. Mais cela à aussi du bon, car cela nous oblige à faire attention puisque certains évènements n’arrivent qu’à des moments particuliers et des dates précises. Et même si vous avez des rappels, il est toujours possible de zapper ces évènements à cause d’un combat inopportun ou bien le ramassage d’un ingrédient de trop.
Oui, tout compte, je vous l’ai dit : chaque action consomme des journées entières. Il faudra donc bien calculer le nombre de ressources nécessaires, sortir du village au bon moment et au bon endroit, sans oublier de bien compter combien prend de journées pour confectionner une potion.

En ville, vous trouverez donc votre magasin (qui vous coûte une journée à chaque fois que vous ouvrez la porte pour y entrer), la taverne dans laquelle vous trouverez des missions et où certains PNJ vous y colportent des rumeurs, sans oublier évidemment les commerçants ainsi que l’école où vous pourrez acheter les fameux manuels d’alchimies, très utiles pour progresser.

Justement parlons de la progression. Atelier Marie est donc un jeu de craft, mais c’est aussi et avant tout un RPG. Les deux sont étroitement liés. Pour aller à la pêche aux ingrédients utilisés dans vos potions, il vous faudra donc prendre la direction d’endroits plus ou moins éloignés de votre village. Des lieux qui vous coûtent des jours pour y aller et où chaque objet ramassé vous coûtera également un jour. Les combats aussi coûtent du temps.
Pour les combats, Gust a choisi pour ce premier Atelier, un style très classique au tour par tour, où avec votre équipe vous pouvez utiliser armes ou magies. Rien d’exceptionnel donc, d’autant que les combats sont assez courts et plutôt simples, sauf face aux quelques boss que vous allez rencontrer. Si ces combats vous ennuient, je peux vous conseiller d’utiliser l’avance rapide ainsi que le mode automatique. Plutôt efficace, ce dernier a tout de même tendance à cramer toutes les MP en priorité. La variété des monstres se dressant face à vous est assez faible et c’est bien ce que je pourrais reprocher à ces phases de combats.
De plus, les monstres tombés sous vos coups donnent énormément d’ingrédients, ce qui a tendance à remplir très rapidement votre besace, vous obligeant à faire des choix quant à ce que vous allez rapporter à votre magasin. Il est donc important d’optimiser les sorties pour perdre le moins de jours possibles. Une mécanique qu’il faut apprendre à gérer rapidement. Petite particularité, vos compagnons de route devront être payés pour vous accompagner. Si vous n’avez plus d’argent, alors Marlone partira seule à l’aventure. Attention donc à bien gérer également votre porte-monnaie.

La fabrication d’objets, bien plus simple dans les futurs titres de la série, peut être vue comme quelque chose de positif. Seuls quelques paramètres sont à prendre en compte, comme la fatigue de notre alchimiste et les outils que nous avons en notre possession notamment. Tout ceci influençant le taux de succès. Pas besoin de chercher des objets rares ou de très bonnes qualités. Vous faites votre tambouille et le tour est joué.

Côtés nouveautés, ce Remake propose, outre une refonte graphique toute chibi, du véritable fan service.
Gust n’y a pas été de main morte avec pas mal d’ajouts qui raviront les fans de la série.
Tout d’abord, il y a la bande-son entièrement réenregistrée, mais le choix reste possible avec la bande originale d’époque. Dans la version Deluxe d’Atelier Marie Remake il est aussi possible de modifier les musiques de certains lieux. Il est donc possible de se balader en écoutant des musiques d’Atelier Lydia ou Firis. Sur cette même version Deluxe nous retrouvons également un wiki, un mode photo et une cueillette automatique. Enfin, de nouveaux événements ou la présence de mini jeux sont aussi à noter.
On regrettera très amèrement, que la version originale d’Atelier Marie, ici sobrement appelé Atelier Marie Plus, soit dans un pack payant amenant le tarif du jeu complet à 64.99€ (le pack Digital Deluxe Edition), ou vendu seul à 21.99€ avec des musiques et des tenues supplémentaires. Un peu excessif à mon goût.

Enfin, Atelier Marie Remake est, comme attendu, un jeu assez court. Dix heures devraient vous suffire pour aider Marlone à devenir la meilleure alchimiste de Salburg. Plusieurs fins sont disponibles, mais les différences sont assez peu notables. Le titre reste de façon générale assez facile et ce ne sont pas les combats qui vous poseront des soucis. Bien équipé, même les gros boss rencontrés ne devraient pas être un problème pour vous. Un mode New Game + vous attend à la fin de votre première partie, afin de vous donner un peu plus de difficulté. 


  Ma foi, Gust a eu une bonne idée de proposer un Remake à la première itération de la licence Atelier.
On y découvre un jeu assez simple, voir chill, même si le temps qui passe impose un certain sérieux.
Retrouver un gameplay moins complexe fait un bien fou, surtout face aux derniers titres de la série qui nous obligent à faire plein de choses. A contrario, le scénario est très médiocre comparé à la trilogie Ryza.
En 1997, tout ceci n’était pas si mal et on peut remercier Gust d’avoir gardé le matériau d’origine quasi intact.
Atelier Marie Remake est un bon moyen de découvrir la licence pour un néophyte, mais c’est aussi pour le fan, un bon moyen de découvrir comment tout a commencé.
Le seul souci vient clairement du tarif proposé, notamment pour un format numérique exclusivement. 

Attention, j’ai eu un bug lors de mes sauvegardes, à savoir que c’est l’ancienne qui écrasée systématiquement la nouvelle. Heureusement la sauvegarde automatique fait son travail !  


Genre : JRPG
Langue : Anglais
Développé par : Gust
Edité par : Koei/Tecmo
Taille : 3230,00 MB
Sortie : 13 juillet 2023
PEGI : +12
Plateforme : Playstation 4|5, Switch, Steam


Jeu testé sur Switch
Jeu offert par l’éditeur

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