Résumé :
« Les deux hommes levèrent les yeux car le rectangle de soleil de la porte s’était masqué. Debout, une jeune femme regardait dans la chambre. Elle avait de grosses lèvres enduites de rouge, et des yeux très écartés fortement maquillés. Ses ongles étaient rouges. Ses cheveux pendaient en grappes bouclées, comme des petites saucisses. Elle portait une robe de maison en coton, et des mules rouges, ornées de petits bouquets de plumes d’autruche rouges.«
Avis :
« Des Souris et des hommes » de John Steinbeck est un livre que j’aime lire et relire. Je suis incapable de vous dire combien de fois il s’est retrouvé dans mes mains, mais c’est assez régulièrement que j’aime le redécouvrir. Cette histoire d’amour a débuté lorsque j’avais 12 ans. Je prenais des cours d’anglais un été et la demoiselle qui me les donnaient m’a prêté ce livre que j’ai dévoré et adoré, en faisant l’un de mes livres fétiches.
Que va apporter mon avis à tout ceux déjà faits sur le net ? Je vous le dis tout de suite, rien ! Seulement le plaisir de vous parler de ce livre coup de coeur.
« Des Souris et des hommes » est un livre simple, sans fioritures, un livre court, un livre avec lequel il faut prendre son temps, car le temps s’écoule lentement… le mot d’ordre ici c’est, simplicité ! C’est écrit comme parlent les gens à cette époque et leur niveau social. Ce livre respire la pauvreté. La simplicité ancrée rend cette histoire, toute sommes banale, plutôt exceptionnelle.
Le pitch : l’histoire se déroule dans les années 30 aux states. Georges et Lenny ont un rêve. Avoir leur petite ferme à eux et élever des lapins et devenir rentiers. Mais pour cela, il faut gagner de l’argent. Et ils ne sont pas avares de sueur et louent leurs services de fermes en fermes. Georges c’est la tête pensante, Lenny, les bras. Ils arrivent à Soledad et se font embaucher dans la ferme de Curley leur rêve bien en tête. Pour le concrétiser, il faut que Lenny, qui est simple d’esprit, évite de s’attirer des ennuis. Lenny aime ce qui est beau et doux. Lenny aime caresser des souris, même mortes. Lenny ne sent pas sa force et panique assez rapidement dans les situations compliquées. Heureusement, Georges est là pour l’aider et l’apaiser.
On se prend vite de tendresse pour ces deux bougres. Ils sont touchants, surtout Lenny et son innocence enfantine enfermée dans un corps de géant. On souhaite tellement qu’ils arrivent à vivre leur vie comme ils l’entendent. D’ailleurs Lenny s’accroche à ce rêve, sans cesse. Il va s’occuper des lapins, c’est sûr !
Le style littéraire de Steinbeck est simple, mais sa simplicité nous invite dans un monde que l’on arrive à imaginer totalement. C’est léger, les dialogues sont familiers, c’est particulier, mais c’est ce qui fait le charme et l’essence de ce livre. On ressent la quiétude des lieux, le il fait bon vivre malgré le travail difficile, l’entraide entre personnes. Mais, ce livre met l’accent sur le raciste, déjà ancré. Crooks est un nègre qui vit à part de ses congénères travailleurs. Il n’est jamais invité à jouer aux cartes, et personne ne discute avec lui… Il est solitaire et reclus, aime la compagnie des livres…
La femme de Curley (oui elle n’a pas de nom), est belle, jeune, solitaire et à besoin de se faire remarquer. Elle aime à venir discuter avec les hommes qui vont et viennent pour travailler sur les terres de son mari.
Ce livre nous met face à l’insignifiance de l’homme et des animaux, face à la cruauté des uns et des autres, parfois de manière involontaire, surtout dans le cas de Lenny. Il ne veut pas tuer, il a juste peur, il panique, il ne sent pas sa force…
« Des Souris et des hommes » c’est court, trop court, mais d’une intensité sans pareille. A chaque moment, chaque instant, on ressent… c’est un condensé d’émotions, de déchirement, d’empathie, de tristesse… C’est vraiment un livre hors normes de par sa subtilité, sa sensibilité, son émotionnalité… A découvrir absolument !